Les Marécages

Si les marécages sont source de danger, et d'incompréhension pour bien des mortels, il est également la demeure des Autres. Ces créatures, habituellement entre-aperçus par quelques personnes dont la santé mentale est défaillante, sont réputées pour dévorer les corps des noyés, ou des jeunes enfants. De temps à autres, un corps adulte peut également faire l'affaire et divers ossements retrouvés impliquent des traces de griffures profondes, ou plutôt, de pinces. Si avec le temps, les marécages ont été un peu plus explorés, le territoire des Autres, ceux qu'on ne nomme pas, est toujours indéfini dans sa superficie totale. Aux aventuriers les plus talentueux, et les plus fous, de se charger de cette quête improbable.

Autrefois fréquenté par une bonne partie de la population, et abandonné depuis la corruption, le temple du Dieu Noyé se trouvant dans les marécages fait aujourd'hui office de lieu de mort et de désolation pour qui ose s'y aventurer. Depuis l'extérieur, on entend des hurlements encore humains, et d'autres sons indescriptibles. A l'intérieur, la lumière semble peiner à s'étendre et les anciennes marches qui menaient auparavant aux alcôves de prières humides semblent à présent mener vers des abîmes inconnues.

Échoué contre plusieurs arbres écroulés, c'est presque toujours par hasard que l'on tombe sur la carcasse de la créature boursouflée. Depuis sa gigantesque gueule ouverte, s'échappent des odeurs putrides, symboles de décomposition cadavérique avancée. Mais le plus perturbant, ceux sont les sons qui s'en échappent. Des grognements, gutturaux, parfois métalliques, résonnant jusqu'au plus profond des entrailles de la créature. Si quelques aventuriers se sont déjà lancés dans l'exploration de la carcasse, les horreurs qu'ils disent y avoir vu offrent toujours plus de mystère à cette étrange bête, dont certains locaux affirment qu'elle change de place dans les marécages, cherchant un endroit où s'échouer afin d'ouvrir la gueule, et y attiré les personnes trop curieuses, ou à la recherche de quelques disparus...